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Entre 1972 et 2018, le nombre de retraités est passé de 3 à 16 millions ! Les plus de 70 ans représentent aujourd’hui environ 10 millions de personnes. Si les tendances démographiques se poursuivent, la France pourrait compter jusqu’à 21,9 millions de seniors en 2070, soit un tiers de sa population. Alors que la grande majorité de ces personnes souhaite rester le plus longtemps possible à son domicile, comment peuvent-elles adapter leur logement dans le temps ? Le point avec Dorothée Ferreira Garcez, présidente de la société Indépendance Royale, partenaire de Générations Mouvement.

Quelle est la réalité du bien vieillir en France ?

Dorothée Ferreira Garcez : « Le vieillissement de la population française pose logiquement la question du maintien à domicile des personnes âgées. Ces dernières aspirent très majoritairement à rester dans leur logement (85 %1), évitant ainsi leur déracinement et la désorientation qui l’accompagne bien souvent, comme le souligne le rapport Libault de 2019 : « Grand âge et autonomie ». D’autant plus que 82 % des séniors se considèrent autonomes et pensent que leur logement est adapté2 (59 %) Seulement, alors que les 2/3 des plus de 60 ans sont propriétaires de leur logement, l’Agence Nationale de l’Habitat (ANAH) avance que seuls 6% des logements sont réellement adaptés au bien vieillir. La tâche à accomplir est donc considérable et le temps est désormais compté. Équiper correctement les logements privés devient une urgence pour accompagner le vieillissement de la population et permettre le bon maintien à domicile. Relever ce défi, c’est avant tout faire preuve de pédagogie pour aider les seniors à accepter cette nouvelle phase de leur vie et à mieux comprendre les réalités économiques induites par une adaptation nécessaire du logement. En effet, 70% d’entre eux n’ont aucune idée du budget à investir pour adapter leur logement et 64 % pensent pouvoir effectuer les aménagements pour moins de 2 000 €2

Comment adapter le logement au bien vieillir ? Quels sont les travaux prioritaires ?

D. Ferreira Garcez : « Près de 2,5 millions de logements requièrent la mise en œuvre de travaux pour répondre aux besoins et prévenir les risques pour leurs occupants vieillissants. Dans le cas contraire, ces inadaptations peuvent devenir une source de difficultés pour mener un quotidien qui soit le plus autonome et serein possible. Ainsi, adapter son logement peut permettre de limiter les chutes à domicile, qui représentent près de 450 000 cas par an chez les plus de 65 ans.

En fonction de l’âge du senior, cette transformation peut se limiter à des aménagements de confort ou se préparer à gérer au mieux une perte d’autonomie. L’installation des équipements se fait le plus souvent de façon progressive mais se doit d’être anticipée pour éviter d’être confronté à une situation d’urgence. L’adaptation de la salle de bain, par le remplacement de la baignoire par une douche, permet par exemple de sécuriser sans stigmatiser. Les tâches de la vie quotidienne peuvent également être automatisées en recourant au numérique et à la domotique : mise en place de volets roulants électriques, d’une commande centralisée pour piloter son chauffage, etc. L’un des paramètres essentiels à garder en tête pour faire les bons choix est l’exposition de la personne aux risques domestiques, qui augmentent avec la perte d’autonomie du senior.»

Comment les pouvoirs publics s’engagent-ils ?

D. Ferreira Garcez : « Après les années 90, l’action publique s’est focalisée sur la dépendance et le développement des structures d’hébergement (EHPAD) pour les personnes âgées en perte d’autonomie. Quelques années plus tard, les pouvoirs publics ont amorcé une nouvelle politique publique orientée cette fois vers le développement des services à la personne. Il s’agissait de favoriser le maintien à domicile, quel que soit le degré de dépendance. L’adaptation du logement n’a été que plus tardivement prise en compte. Or, vieillir chez soi ne peut être envisagé que dans un logement adapté à la fois pour le senior, les personnels intervenant à domicile et les aidants familiaux.

Si cette prise de conscience est récente, elle est aussi bien réelle. Lors de la dernière décennie les décideurs politiques et économiques semblent en avoir saisi tout l’enjeu. Les lois promulguées, les rapports et les études déposés, ainsi que les aides apportées par l’État, prouvent que la question du vieillissement devient centrale dans le débat public. Avec « Ma Prime Adapt’ » bâtie sur le même modèle que « Ma Prime Rénov’ », le gouvernement a prévu, dès l’an prochain, d’accorder une enveloppe de 400 millions d’euros pour financer l’aménagement de quelques 70 000 logements chaque année. Ce dispositif vise ainsi l’adaptation près de 700 000 logements d’ici 2032.

Une enveloppe de 35 millions d’euros sera notamment allouée à l’ANAH dès cette année pour amorcer cette aide. L’objectif est de permettre aux Français désireux de demeurer chez eux le plus longtemps possible, de réaliser les travaux nécessaires à leur autonomie tout en simplifiant leurs démarches.»

Comment bien rénover ces logements ? Quelles sont les contraintes et les bonnes pratiques ?

D. Ferreira Garcez : « L’autonomie des seniors à domicile et l’amélioration de leur bien-être au quotidien passent par l’intervention de professionnels reconnus, compétents en matière de prescription et d’installation. Tous – fabricants, installateurs, ergothérapeutes, professionnels du bâtiment …- ont un rôle à jouer pour devenir les tiers de confiance de ces dispositifs. Leur intervention doit être à la fois un gage de sécurité des équipements installés et de leur bon fonctionnement dans le temps.

Il est indispensable de penser un usage sûr des équipements du domicile en fonction des situations et surtout des besoins effectifs des seniors. Le point de vue que je partage avec mes équipes et nos partenaires installateurs, c’est que le bien vieillir chez soi dépend d’abord de la capacité des différents interlocuteurs à écouter et comprendre les besoins, avant même de proposer la moindre adaptation, et en mettant toujours l’humain au cœur de la démarche.»

Au-delà, la qualité des matériaux et des solutions retenues sont les facteurs déterminants pour un aménagement du logement pertinent et efficient. Fort de nos 20 années d’expérience, nous disposons, chez Indépendance Royale, d’une connaissance fine des besoins et des différentes contraintes du grand âge. Notre ancrage territorial fait de nous un partenaire de proximité légitime pour conduire cette transition annoncée de l’habitat. »

1 Étude IFOP – 2019

2 Étude « bonjoursenior.fr » sur « La dépendance mal anticipée des seniors » – octobre 2021

Cet article a 2 commentaires

  1. Groud

    Vous parlez de moyens mais pas de financements.si il y a à qui faut il s’adresser pour une aide ,pour les travaux, pour une demande .
    J’ai une baignoire sabot
    Je suis actuellement en soins chimio
    Le traitement me gonfle tellement les jambes que je ne peux plus les lever.
    Faut dire que j’ai que 70 ans.
    Pour commencer j’ai transformé à frais ma maison .
    J’ai ait une chambre au rez-de-chaussée de chaussée au lieu de ma cuisine et supprimé mon garage pour faire celle ci à la place Heureusement que j’avais anticipé .car je ne peux plus monter des escaliers
    Merci pour les renseignements que vous me donnerez.

  2. Cluzan Jean -Claude

    Plus on avance en âge,
    plus la question de l’adaptation du logement
    aux capacités de mobilité se pose …

    En Corrèze, la FD GM a publié deux articles sur les possibilités d’accueil
    en MARPA gérées par la MSA
    en EHPAD public
    Ces articles ont fait suite à deux visites d’établissements par deux délégations Générations Mouvement
    des secteurs concernés.

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