Marie-Françoise Guerveno aime le contact humain et souhaite que la vie des personnes âgées soit meilleure. C’est pourquoi elle s’attache à la dimension sociale et sanitaire de ses concitoyens. Bénévole engagée dans la Fédération Générations Mouvement des Côtes-d’Armor, elle fait entendre dans diverses instances la voix des personnes âgées aussi bien que des usagers du système de santé. Portrait…
Faire évoluer les systèmes et les pratiques
Peu de temps après sa retraite, en 2014, le club de Plouguervevel, dans les Côtes-d’Armor, vient chercher Marie-Françoise Guerveno pour qu’elle donne un coup de main… En faisant des recherches sur internet, elle se rend compte que Générations Mouvement est très impliquée dans des actions tournées vers les personnes âgées. Cela lui convient très bien car son souhait est de les aider, de les accompagner. Depuis, elle agit au quotidien pour leur mieux être..
Aujourd’hui, après plus de 6 ans, quelles responsabilités assumez-vous ?
Après m’être investie dans le club, je me suis en effet présentée au Conseil d’administration de la Fédération départementale. J’avais ressenti un grand manque de communication entre le club et la Fédération départementale et je souhaitais que cela évolue.
L’autre raison pour laquelle je suis engagée est d’ordre humain : Générations Mouvement étant présente dans de nombreuses instances pour aider et accompagner les personnes âgées dans le domaine du social et de la santé, je tenais à m’y investir car cela me tient à cœur.
Dans la continuité de votre vie professionnelle ?
Pas du tout ! J’étais comptable. Déjà à l’adolescence, je m’occupais d’enfants. Plus tard, je me suis engagée dans des associations. Générations Mouvement me permet pleinement d’être à l’écoute de besoins des personnes âgées, notamment dans le domaine de la santé, et d’en être leur porte-parole auprès des décideurs. C’est ainsi que je suis devenue en 2017 représentante des usagers au sein de l’Agence régionale de santé (ARS), plus particulièrement au Conseil territorial de santé (CTS) et dans un conseil de surveillance d’un hôpital local depuis l’automne 2020. Je siège également au Conseil départemental de l’autonomie et de la citoyenneté (CDCA).
Quelles actions concrètes ont été menées au sein du CTS ?
Nous habitons un département avec des zones principalement rurales qui sont quasi des déserts médicaux. En 2018 et 2019, nous avons donc lancé une enquête sur la santé, les priorités énoncées par les usagers, le cadre de vie…
La participation fut très forte : plus de la moitié des réponses au questionnaire remises à l’ARS, soit plus de 500, provenaient de Générations Mouvement. A la suite, trois débats publics furent organisés, avec surtout pour objectif d’informer les usagers sur les structures et les aides existantes. J’ai travaillé également avec la Caisse primaire d’assurance maladie (CPAM) sur le renoncement aux soins et avec la MSA sur l’aide aux aidants pour mieux accompagner nos proches.
Pour 2021, au niveau de l’ARS, nous allons améliorer la visibilité du CTS avec les élus et les professionnels de santé. Trop d’usagers ignorent leurs droits alors qu’ils doivent pouvoir mieux maitriser leur parcours de santé…
Nous avons également au niveau de la Fédération départementale organisé des réunions sur le dossier médical partagé qui ont permis de supprimer bien des craintes. En 2020, dans mon secteur, j’ai programmé, avec d’autres partenaires dont le CLIC, une séance de théâtre suivi d’un débat sur la prévention des chutes et je souhaite proposer cette action au niveau de la Fédération pour 2021.
Je ne voudrais pas passer sous silence l’organisation des séjours Seniors en vacances que vos lecteurs connaissent bien et sont une aubaine pour les personnes aux revenus modestes.
Et au niveau du CDCA ?
L’une des actions importantes est de lutter contre la fracture numérique ; ce que nous faisons aussi au niveau de la Fédération départementale. Surtout, nous nous attachons à faire en sorte que les associations qui y participent et représentent les citoyens soient plus associées à l’élaboration des décisions. Aujourd’hui elles sont, trop souvent, mises devant le fait accompli.
Or, par notre contact permanent auprès des seniors, nous savons identifier leurs propres besoins et devons pouvoir apporter notre avis.
Quand on prend une responsabilité, il faut l’assumer entièrement et contribuer à faire avancer les dossiers, toujours en lien avec les objectifs de l’association. C’est ainsi que j’envisage mes différents mandats.
Quel est pour vous l’essentiel dans votre engagement associatif ?
J’aime le contact et les gens. M’engager, c’est donc être attentive aux autres, souvent avec des gestes simples comme un appel téléphonique, ce que je fais en cette période difficile avec tous les adhérents du club.
Nous leur avons offert un cadeau de Noël et un bon d’achat dans un commerce local. Les adhérents en ont été très touchés et dans la grande majorité ont repris leur carte pour 2021.
Les mentalités évoluent, sachons-nous y adapter. Encore l’année dernière, pour certains il n’était pas question de se retrouver pour marcher. Maintenant, la demande est là car cette activité peut être pratiquée par tous, au rythme de chacun, et avec moins de risque sanitaire puisqu’elle se déroule en extérieur. C’est une excellente occasion de se retrouver, de discuter, d’échanger. Nous avons besoin de liens entre nous.
Il nous faut tirer les conséquences de cette crise sanitaire, en tant que représentant des usagers et des personnes âgées et en tant que responsables dans nos associations et nous adapter en conséquence.
Retrouvez l’intégralité de cet article dans le Tambour Battant numéro 67 du mois de mars 2021, Espace Ressources / Communication / Tambour Battant