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Derrière chaque livre, il y a une histoire. Celle de l’association A4PM commence avec une passion pour l’écriture et une envie de la partager. A l’occasion de la Journée mondiale du livre, rencontre avec Yvon Técheney, fondateur d’une association pas comme les autres.

Bonjour Yvon, pouvez-vous vous présenter et nous raconter la genèse d’A4PM ?

J’ai toujours été dans le milieu associatif, depuis que je suis tout petit. J’ai commencé par les colonies de vacances, puis j’ai fait du syndicalisme. Arrivé à la retraite, c’est à ce moment-là que j’ai lancé l’A4PM, suite à l’écriture d’un livre sur la généalogie de ma famille.

C’est la présidente du Cercle de Généalogie du Bassin d’Arcachon qui m’a encouragé car j’avais beaucoup de choses à raconter sur le sujet. Mais lorsque j’ai voulu l’éditer, j’ai rencontré beaucoup de difficultés avec le monde de l’édition. Finalement, j’ai décidé de tout faire moi-même, et ça a bien marché. J’ai alors eu envie de faire profiter les autres de cette expérience. Avec mon épouse et une autre personne, nous avons fondé il y a 15 ans l’A4PM – Aide aux Auteurs de la Petite Mer et d’Ailleurs. Les initiales PM viennent de « la petite mer », c’est-à-dire le Bassin d’Arcachon.

Comment avez-vous connu Générations Mouvement ?

Nous avons découvert Générations Mouvement grâce à une association membre voisine, Oustaou, à Gujan-Mestras. Le Conseil départemental nous avait mis une cabane ostréicole à disposition sur le port de Larros, et nous cherchions à partager cet espace avec un autre association du bassin. C’est ainsi qu’un partenariat s’est tissé avec Oustaou. Le vice-président a fini par rejoindre nos membres au moment ù il a souhaité écrire son livre.

A côté de cela, l’A4PM évoluait en solitaire, sans rattachement à une quelconque structure et nous ressentions le besoin d’un cadre plus large. C’est tout naturellement que le vice-président d’Oustaou nous a présenté Générations Mouvement.  Nous avons été séduits par sa taille mais aussi par sa compétence. Nous avions notamment besoin d’une couverture juridique, de renforcer nos moyens pour nous développer et créer des relations humaines pour ne pas rester entre nous.

Quelles sont les activités proposées par A4PM ?

Notre activité principale, c’est l’aide à la réalisation de livres. Nous ne sommes pas une maison d’édition, l’auteur reste maître de son projet. Nous l’accompagnons simplement dans la concrétisation du livre, c’est pourquoi nous exigeons que les auteurs aient écrit leur texte avant de démarrer l’aide.

Je peux affirmer avec fierté qu’il n’existe pas en France d’autre association comme la nôtre : une structure loi 1901, 100 % bénévole, qui aide gratuitement à l’autoédition, sans but commercial ni démarche payante cachée.

Nous proposons des ateliers pratiques (informatique, mise en page, couverture, formatage en PDF) et des ateliers d’écriture, ouverts aussi à la population locale. Nous disposons de 42 fiches pratiques pour accompagner les auteurs. Nous avons également des groupes de lecture ainsi qu’un groupe d’aide à la correction. Là encore, nous ne faisons que signaler les fautes : c’est à l’auteur de les corriger.

Tous les mois, nous organisons une animation appelée « Soif de lire » à la cabane : les auteurs lisent leurs textes, on échange, on discute, dans une ambiance conviviale. Nous organisons aussi la fête de l’association, la galette des rois, la journée des bénévoles, et nous participons au Téléthon, aux Journées du Patrimoine, aux marchés de Noël et à d’autres événements locaux. Avec quelques auteurs, nous participons également à différents salons du livre régionaux pour nous faire connaître, échanger, et rencontrer des gens. Nous organisons un salon du livre autoédité (le 8ème) ainsi qu’un concours littéraire ouvert aux lycées, collèges et à la population (le 8ème aussi).

Comment se déroulent les ateliers ?

Les ateliers ont lieu une fois par mois et réunissent une dizaine de personnes. Nous essayons de structurer les ateliers en deux temps : une partie de réponses aux questions, puis une partie plus théorique, où l’on reprend les fiches. On leur montre des choses auxquelles ils ne pensent pas toujours : les formats de papier, les polices, la création de fichiers PDF personnalisés, les contraintes d’impression… Nous essayons toujours de créer un cadre accueillant, ainsi lorsqu’un nouvel adhérent arrive, nous lui attribuons un « tuteur », un membre plus ancien pour qu’il ne se sente pas perdu. Nous avons des adhérents d’un peu partout, principalement du bassin d’Arcachon, mais également de Bordeaux, de La Rochelle, de Quiberon, de Bayonne, de Paris et même de Corse.

Les animateurs sont tous des bénévoles volontaires, parfois recrutés par appel à candidatures, ou à qui je propose directement. La dernière animatrice par exemple avait travaillé à l’Académie de Bordeaux mais n’avait jamais animé d’atelier. Elle s’est formée, a trouvé ses textes, et a fini par prendre son atelier en main. C’est le but, chaque animateur mène son atelier à sa manière, cela crée de la diversité et permet de proposer des approches différentes aux membres.

« En 2019 j’avais terminé mon premier roman, mais je n’avais pas trouvé d’éditeur. Lors du salon du livre auto édité de Gujan-Mestras j’ai fait la connaissance d’A4PM qui m’a tenu la main pour éditer mon roman de 800 pages en deux tomes.

Mise en page du livre, contact imprimeur, demande d’ISBN, dépôt à la BNF conception de la couverture… A4PM a été là du début à la fin pour m’aider. Grâce à cette première expérience j’ai écrit deux autres livres et j’ai pu trouver un éditeur. Merci A4PM. »

Daniel Desmaison, adhérent de l’A4PM

Quelles sont les étapes pour créer un livre ?

La première étape, ce sont les idées. C’est la raison d’être de nos ateliers d’écriture, permettre aux gens qui ont des idées de les exprimer. Mais pour cela, il faut avoir quelque chose à dire. Ensuite, vient l’écriture. C’est un travail personnel, il faut aller au bout, et écrire le plus possible, on appelle cela écrire « au kilomètre ». Puis, on corrige : fautes, répétitions, ponctuation. On peut s’aider de logiciels ou demander conseil. Une fois le texte finalisé, entre la phase de concrétisation : mise en page, typographie, couverture, choix du papier, du format, etc. C’est là que nos ateliers pratiques interviennent.

Chez nous, l’auteur est exclusivement auto éditeur : il fait tout lui-même, paie l’impression, vend ses livres, gère ses dédicaces et sa communication. Nous conseillons aux auteurs de tirer au moins 100 exemplaires pour commencer, car en dessous, le coût unitaire est trop élevé et cela leur permet d’accéder à des événements pour présenter leur livre.

Nous avons aujourd’hui 218 livres réalisés en 15 ans dont je garde un exemplaire dans ma bibliothèque. Je me souviens d’un colonel qui avait tiré 1000 exemplaires. Je pensais qu’il n’y arriverait pas, mais en 10 ans, il a tout vendu, en allant sur les bases militaires, en démarchant… C’est rare, mais ça existe.

Les bénévoles de l'A4PM

Un conseil pour ceux qui n’osent pas écrire ?

Commencez à écrire comme vous parlez. Vous pourrez ensuite améliorer le texte. N’oubliez pas qu’internet offre plein de ressources : synonymes, tournures, enrichissement du vocabulaire… Servez-vous !

Chez l’A4PM, il n’y a pas de spécialistes : ni typographes, ni professeurs de français. Nous sommes des passionnés, si nous avons réussi, vous pouvez également le faire.

Et du côté de la Fédération départementale ?

M. Deyris, président de la Fédération départementale de la Gironde de Générations Mouvement, se réjouit de l’arrivée d’A4PM dans les effectifs de la Fédération :

« En discutant avec Jean-François Huver, le vice-président du club Oustaou de Gujan-Mestras, j’ai appris qu’il avait écrit un livre intitulé Arcangelo. Il a eu la gentillesse de m’en offrir un exemplaire, dans lequel il raconte l’histoire de son trisaïeul en Corse.
De fil en aiguille, il m’a parlé de l’association qui lui avait permis de réaliser cet ouvrage. Il m’a indiqué qu’il serait peut-être possible de faire adhérer cette association à Générations Mouvement, car son président souhaitait rejoindre une structure associative importante. Le club de l’Oustaou et sa présidente, Monique Brun, souhaitaient également établir une sorte de partenariat avec l’A4PM.

Un rendez-vous a donc été pris pour présenter Générations Mouvement à l’équipe dirigeante, et en particulier au président Yvon Técheney. La question de l’assurance a été un sujet important qui a été largement abordé.

À la suite de cette rencontre, Générations Mouvement a été présenté à leur conseil d’administration, et j’ai eu la joie d’accueillir l’A4PM au sein de la Fédération de la Gironde. Depuis, j’ai assisté à leur assemblée générale à Gujan-Mestras, et nous comptons bien développer les relations avec leurs 100 adhérents, qui ont une particularité certaine : c’est la seule structure associative qui œuvre dans ce domaine. »

Cet article a 2 commentaires

  1. Cuvillier

    Je suis adhérent à l’association A4PM depuis plus de dix ans. Je m’y suis inscrit afin qu’elle m’aide à écrire un témoignage sur ma petite enfance aux mains de la DDASS. Finalement, j’en suis à mon cinquième livre. Merci à cette association et à ses créateurs qui se donnent sans compter.

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