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Le Sommet pour l’action sur l’IA s’est déroulé à Paris, au Grand Palais, du 6 au 11 février dernier ; ses objectifs, ouvrir l’accès au plus grand nombre à une Intelligence Artificielle indépendante, sûre, fiable, économe, respectueuse de l’environnement, et qui répondrait aux besoins et capacités de chacun.
La France a exprimé son ambition de devenir un acteur majeur dans ce domaine avec un investissement prévu de 109 milliards d’euros, destinés notamment à la construction de Data Center. Étant donné que ces derniers peuvent consommer jusqu’à 3 % de l’électricité mondiale et représentaient 2,5 % de l’empreinte carbone de la France, il est important de s’interroger sur les répercussions environnementales que ces nouvelles mesures pourraient entraîner.

L’IA, gros consommateur d’énergie !

L’objectif national actuel à l’horizon 2030, tous secteurs confondus, est de réduire d’au moins 40 % nos émissions brutes de Gaz à Effets de Serres (GES) par rapport à 1990. Cet objectif sera-t-il réalisable avec l’explosion de l’IA ? Le bilan des émissions de GES de certains géants du numérique s’est lourdement aggravé. Derrière chaque requête, chaque image générée se cachent des milliers de serveurs voraces en électricité. 

1.13 millions de litre d’eau* par jour

C’est ce que consomme, en moyenne, un data center américain

Près de 80 % de la consommation d’énergie d’un data center, immense bâtiment climatisé rempli d’ordinateurs puissants, est consacré au stockage des données (50%) et au refroidissement (30%) (*). Il faut également construire de nouvelles infrastructures et moderniser les anciens sites industriels avec du matériel de pointe, d’où un besoin en métaux comme le cuivre, le lithium, ou encore le cobalt, dont l’extraction génère de la pollution massive et contribue à la déforestation. Tout cela contribue à augmenter les émissions de CO2 et la consommation en eau. Les modèle les moins vertueux consomment jusqu’à 11 Wh pour produire une image de bonne qualité, soit une moitié de charge de téléphone. En moyenne, la génération d’une image consomme 2.9Wh (**).

Les géants du numérique mettent en avant des initiatives comme l’utilisation d’énergies renouvelables, des technologies de captage de CO2 et des efforts de réduction du gaspillage. Toutefois, de nombreux experts pointent un manque de réflexion approfondie sur la pertinence des usages de l’IA face dans un contexte d’urgence climatique. Ils déplorent également un manque de transparence de la part de ces grandes entreprises sur l’impact environnemental réel de leurs activités.

L’empreinte environnementale du numérique se situe entre 3 à 4 % des émissions des GES dans le monde et à 2,5 % en France. Ces émissions pourraient augmenter de 60 % d’ici 2040. Selon l’analyse de l’Arcep et de l’ADEME, en 2022, les équipements et infrastructures numériques représentent 10 % de la consommation annuelle d’électricité en France. Alors que l’IA devient omniprésente dans notre société, il est impératif d’explorer des solutions pour minimiser son impact environnemental. Cela passe notamment par la conception de modèles plus efficaces et l’utilisation de sources d’énergie renouvelable.

Existe-t-il un avenir où l’IA rimerait un peu plus avec climat ?

Les chercheurs travaillent sur de nouvelles technologies pour minimiser la consommation d’énergie des centres de données. Cela comprend notamment les processeurs basse consommation qui génèrent moins de chaleur, ce qui réduit le besoin de solutions de refroidissement ou encore, les systèmes de refroidissement par immersion qui consistent à plonger le matériel informatique dans un liquide non-conducteur, offrant une baisse de la chaleur supérieure tout en réduisant considérablement la consommation d’énergie par rapport au refroidissement traditionnel par air.

Est-il possible de réduire significativement le bilan carbone de l’IA grâce aux sources d’énergie propre ? Les centres de données et les infrastructures d’IA peuvent être alimentés par le solaire, l’éolien ou l’hydroélectricité. De nombreuses entreprises investissent dans des projets d’énergie renouvelable pour alimenter leurs systèmes centralisés. D’autres développent des infrastructures d’IA décentralisées. Celles-ci sont généralement moins énergivores. Elles peuvent aussi être alimentées par des sources d’énergie renouvelable locales.

Néanmoins, pourrons-nous concilier progrès technologique et meilleure gestion des ressources ?

Cet article a 2 commentaires

  1. Naf

    A quoi bon prêcher dans le désert ? Personne, ni dirigeants ni citoyens, n’écoute ces prophètes de malheur que sont les scientifiques (voir l’article publié dans « le Monde » daté du mercredi 26 février 25 :« les chercheurs face au déni ».
    Il faut réagir et mettre en pratique ces mises en garde.
    C’est à cette « cécité/surdité élective » du grand public qu’il faut s’attaquer !
    Et les scientifiques le font. Voir Le Monde daté 26 février, article «  les chercheurs face au déni »

    Pourquoi pas nous tous ne le faisons nous pas?
    Comment se fait il que l’on voye encore partout autour de nous des bouteille en plastique ??? Voire des bouteilles (en plastique) d’eau dite « minérale ? Les informations sur les fraudes des eaux minerales et la pollution par les plastiques ne sont elles pas bien connues ? Dites moi pour me rassurer que lorsque vous sortez vous emportez avec vous non pas un biberon d’eau en plastique mais un gobelet pour pouvoir vous hydrater dans un des nombreux point d’eau publics ?

  2. Naf

    Je suis un peu étonnée de voir un sujet (brûlant) d’actualite evoqué directement – sans plus – a ses adherents par generations mouvement.
    C’est certes un sujet important sur lequel les « anciens » ont leur mot à dire et doivent prendre part dans le debat public. Que propose G mouvements comme lieu et moyens pour en debattre et ou prendre position ?

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  • Publication publiée :27 février 2025
  • Commentaires de la publication :2 commentaires
  • Post category:Actualité / Environnement
  • Dernière modification de la publication :27 février 2025